En début d’été, l’interdiction de fumer dans les parcs, jardins et sur les plages afin de lutter contre la vente aux mineurs de produits du tabac et du vapotage a largement été relayée dans les médias.
Une bonne nouvelle tant le tabagisme demeure encore un enjeu majeur de santé publique en France et tant la pollution urbaine liée aux mégots est un fléau !
J’ai cependant découvert avec inquiétude l’arrêté du 21 juillet 2025 du gouvernement, qui fixe les conditions de mise en œuvre cette interdiction. Pour les élus, la mise en place de cette interdiction s’apparente à un vrai casse-tête :
– Il est imposé aux villes et aux villages une signalisation spécifique de cette interdiction qui coûte aux collectivités, environ 150.000 euros pour les deux années à venir selon les calculs du gouvernement. Cette estimation semble sous-estimée. À Fosses, la ville où je suis conseiller municipal, nous avons fait l’exercice : 300 € par panneau ! Pourtant, le texte ne prévoit aucune compensation financière de l’État pour cette mise en œuvre. A nouveau, les collectivités se retrouvent face à un paradoxe : les exigences de l’État augmentent et .. les dotations baissent.
– Par ailleurs, le décret ne stipule pas seulement les plages et les parcs et jardins. Il instaure une interdiction de fumer dans un rayon de dix mètres de toute zone (grosso modo) qui accueille des enfants. Cette disposition se heurte à certaines réalités : dans des villes de petite strate ou de strate moyenne, denses, urbanisées et équipées de services publics, comme nous en avons en Val d’Oise et en Ile-de-France, cela signifie que certains quartiers entiers voire des pans de centre-ville se retrouvent en « zone sans tabac ». Comment faire appliquer ce périmètre ?
– Enfin, personne n’est désigné dans le texte afin d’assurer le contrôle de cette disposition. A l’heure où il est important de conforter ou de renouer le dialogue avec la population plutôt que de le tendre, cette question mérite d’être discutée. Qui va faire appliquer cette mesure ?
Aussi, j’ai demandé au gouvernement d’apporter une réponse à ces difficultés de mise en œuvre et, dans l’attente, de sursoir à cet arrêté.
Vous pouvez retrouver ci-dessous ma question écrite à Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles.
