« 60 millions de consommateurs » dans le collimateur de Bercy

Créée en 1970 par l’Institut national de la consommation (INC), 60 Millions de consommateurs est une revue qui relève de l’intérêt général, garantissant une expertise publique afin de protéger les consommateurs. La qualité de ses enquêtes, menées par des journalistes, juristes et ingénieurs, a permis de faire évoluer la réglementation et les pratiques. La revue a mis en lumière de nombreux abus, tels que la contamination des eaux en bouteille ou la présence de résidus toxiques dans les couches pour bébés.

Aujourd’hui, 60 Millions de consommateurs est un journal d’information de service public essentiel, sans publicité commerciale pour préserver son impartialité face à d’éventuelles pressions économiques et financières. Ses enquêtes éclairent nos concitoyens et poussent les fabricants à être toujours plus soucieux du respect de la santé et du bien-être des consommateurs.

Le 5 mars 2025, la Cour des comptes a préconisé la fin de l’activité de presse de l’INC. Selon le rapport, le titre a couté au moins 3,1 millions d’euros à l’État depuis 2020. Le modèle financier du magazine repose sur un équilibre entre les ressources propres et les subventions publiques. Les ventes et les abonnements représentent 70% du budget total, tandis que la subvention de l’État couvre le reste.

C’est ainsi que l’Etat a décidé de privatiser le magazine.

Pourtant, d’autres solutions existent pour sauver ce titre auquel de nombreux concitoyens sont attachés. En mai dernier, un plan de rebond a ainsi été proposé par l’ancienne ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme Olivia Grégoire, permettant d’opérer un retour à l’équilibre financier en trois ans.

Cette privatisation soulève deux problématiques majeures : d’une part, elle ne peut garantir l’indépendance du titre face aux pressions financières et industrielles; d’autre part, elle entrainera la fermeture de l’institut national de la consommation, condamnant une soixantaine de salariés au licenciement.

La situation a suscité de nombreuses contestations de la part des salariés, des associations et de plus de 105 000 citoyens, signataires d’une pétition contre la privatisation.

J’apporte mon soutien à ces revendications. C’est pourquoi j’ai envoyé un courrier à Madame Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Economie sociale et solidaire.

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