Après de longues semaines d’incertitude, Agnès Pannier-Runacher a été nommée ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques.
Elle se trouve désormais à la tête d’un ministère profondément affaibli, au périmètre raboté : exit le logement, le transport, la mer ou la forêt, et jusqu’à récemment aucune référence à la biodiversité… Ce ministère a pourtant de grands défis à relever, en premier lieu celui de la décarbonation de notre société. Comment y parvenir alors que les transports, pourtant premier émetteur de gaz à effet de serre dans notre pays, ne relèvent pas de son périmètre ?
C’est un très mauvais signal envoyé, alors que les besoins pour faire une transition écologique juste sont énormes.
Par ailleurs, les coupes budgétaires annoncées par le Premier ministre dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 (PLF) touchent de plein fouet les fonds dédiés à la transition écologique. Ce choix entre en contradiction avec les conclusions du rapport Pisani-Ferry-Mahfouz : il faudrait 34 milliards d’investissement public supplémentaire par an à horizon 2030 pour tenir nos objectifs climatiques.
Le nouveau gouvernement ne prend pas ce chemin. Dès lors, comment réussir la planification écologique à l’échelle de nos territoires en laissant fondre les crédits accordés au titre du fonds vert ? Son montant devrait ainsi passer de 2,5 milliards d’euros en 2024 à seulement 1 milliards en 2025.
Comment décarboner les mobilités sans sanctuariser le plan d’investissement ferroviaire promis par l’ex-Première ministre Élisabeth Borne ou en coupant les subventions accordées à l’électrification du parc de véhicules de nos concitoyens ?
Comment protéger la biodiversité tout en réduisant de moitié les moyens qui lui sont accordés ? D’après certaines indiscrétions, la Stratégie Nationale Biodiversité verrait son budget divisé de moitié en 2025.
Je doute de la capacité de la ministre à remporter des arbitrages pour empêcher de nouvelles coupes budgétaires vertes lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) 2025.
Nous devons sans tarder nous donner les moyens de réussir la transition écologique. Il en va de notre avenir. Dans le monde comme en France, les catastrophes climatiques se multiplient. Les années 2022 et 2023 ont été les deux années les plus chaudes jamais enregistrées dans notre pays.
Lors des discussions sur le projet de loi de finances pour 2025, je défendrai et voterai ainsi tout amendement redonnant plus de moyens à la transition écologique : fin des niches fiscales néfastes pour le climat, nouvelles recettes vertes, lever les freins à l’investissement des collectivités pour le climat…