Les radios associatives menacées ?

Dans le cadre du projet de loi de Finances pour l’année 2026, le gouvernement a décidé de baisser les crédits accordés au titre du Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER).

Le fonds serait ainsi diminué de 44 %, passant de 35 millions d’euros en 2025 à 19 millions d’euros en 2026.

Créé en 1982, le FESR permet à plus de 770 radios locales de mener à bien leur mission de communication sociale de proximité auprès des territoires.

Le coup de rabot prévu par le PLF pour 2026 aura de graves conséquences sur les budgets des radios associatives :

  • plus de la moitié des structures accompagnées sont menacées de disparition ;
  • 80 % des emplois du secteur pourraient disparaître.

Dans le département du Val d’Oise, trois radios sont concernées : R.G.B (Regroupement Ginglet La Boucle) à Cergy, ID FM à Enghien-les-Bains et Alternative FM à Persan. Ces radios locales jouent un rôle majeur dans nos territoires, exerçant une véritable mission d’intérêt général. Elles éduquent à l’information, mettent en valeur des personnalités locales, tissent des liens avec les populations, promeuvent la liberté d’expression dans le respect des valeurs de tolérance et assurent une véritable diversité sur leurs antennes, représentative de celle de la population française.

Les radios associatives sont d’autant plus importantes qu’on assiste parallèlement à un phénomène de concentration des médias. Une dizaine de milliardaires détiennent 80 % de la presse quotidienne généraliste, quasiment 60 % de la part d’audience en télé et la moitié des audiences de la radio. Cette situation pose la question de l’indépendance et de la liberté de la presse, à l’heure où la désinformation gagne de plus en plus de terrain. Parmi eux, Vincent Bolloré est propriétaire des groupes Canal (Canal Plus, C8, Cnews), Prisma médias («Femmes actuelle », « Gala », « Capital »…) et Lagardère (« Journal du dimanche », « Paris Match », Europe 1…). Rodolphe Saadé est quant à lui propriétaire de la Provence, de Corse Matin, de La Tribune, de la branche médias d’Altice (BFMTV et RMC) et du média en ligne Brut. Face à ce danger, il est nécessaire de garantir l’existence des radios associatives, comme espaces d’éducation à l’information et aux médias.

Je remercie enfin la radio RGB de Cergy, qui m’a invité à participer à leur journée de libre antenne pour défendre les radios associatives. Vous pouvez retrouver toutes les interventions sur leur page Facebook (en cliquant ici).

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