Les mots de Jean Jaurès, prononcés en 1914, gardent toute leur actualité aujourd’hui. Dans un contexte international marqué par un regain des impérialismes et l’intensification des conflits, le combat pour la paix et la solidarité internationale est crucial. Il faut sortir de la guerre comme unique solution et horizon.
En Ukraine, le peuple ukrainien a vécu 3 années de guerre qui ont laissé le pays exsangue et fait un million de victimes, mortes ou gravement blessées. Alors que Donald Trump et Vladimir Poutine ont renoué contact, il est impensable de les laisser seuls dicter le tempo. Cela reviendrait à abandonner l’Ukraine, contrainte de faire des concessions majeures : terres rares, énergie, reconstruction, intégrité territoriale… Ce mauvais accord, dont l’Ukraine et l’Europe seront les uniques perdants, porterait également en lui les germes de conflits futurs.
La France doit porter une autre voix, celle d’une diplomatie indépendante au service de la paix. Il faut d’urgence sortir de notre vassalisation à l’OTAN. Nous risquons sinon de revivre une situation de guerre froide, qui nous entraînerait dans une spirale de provocations et d’intimidations, à rebours de la recherche de la paix. Nous avons au contraire besoin d’un mécanisme de sécurité collective, qui implique tous les acteurs du conflit.
En Palestine, le cessez-le-feu est chaque jour un peu plus fragilisé par les outrances du Hamas et l’intransigeance du gouvernement israélien, qui a refusé de libérer plusieurs centaines de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Par ailleurs, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a lancé une opération d’envergure en Cisjordanie, « Mur de Fer ». 40 000 réfugiés palestiniens ont été déplacés des camps de Jénine, Tulkarem et Nour Chams, sans espoir de retour. D’après la porte-parole de l’UNWRA, « les méthodes de l’État hébreu à Gaza sont désormais appliquées en Cisjordanie ».
Le risque d’un démantèlement de l’État palestinien se fait plus important chaque jour. J’ai récemment interrogé le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères à ce sujet. La France ne doit plus rester silencieuse et doit reconnaître l’État palestinien. Le démantèlement de la Palestine pourrait déstabiliser durablement la région et poser les bases de conflits futurs.
Notre pays doit porter la voix des peuples pour l’égalité, la coopération et la solidarité. Face aux impérialismes, faisons émerger un monde multilatéral où l’ONU, comme organisation de paix et de sécurité mondiale inclusive, aurait plus que jamais un rôle fondamental à jouer. Les peuples du monde ont besoin d’égalité devant le droit international, seule garantie d’une paix juste et durable.
