La résilience face aux aléas climatiques est un domaine d’études sur lequel travaille depuis de nombreuses années la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable (CATDD), commission dont je suis membre depuis mon élection au Sénat.
L’école est aujourd’hui au cœur des réflexions. Un rapport de l’ONG Oxfam révèle que d’ici 2030, 1,3, million d’élèves, pourraient être exposées en classe à une chaleur excédant les 35°C. Cela représente 7 138 écoles maternelles ! Dans le département du Val d’Oise, plus de 40 % des écoles maternelles seraient concernées, soit 137 écoles sur 305 (source : étude Eco Act https://info.eco-act.com/hubfs/Documents/Annexe%20adaptation%20%C3%A9coles%20al%C3%A9as%20climatiques.pdf?_gl=1xza78_gcl_au*NDIwMjMxMDMwLjE3MjE3MzI5MDM.)
Le bâti scolaire est au centre des enjeux. Réduire la chaleur des bâtiments durant l’été est un défi majeur. En effet, la question du confort des bâtiments publics durant l’été ou lors des vagues de chaleur est cruciale. Comment éviter les îlots de chaleur, lorsque les températures grimpent parfois dès le mois de juin ?
Notre parc d’écoles n’est plus adapté : plus de la moitié du parc immobilier scolaire date d’avant 1914 ou de la vague de reconstruction au sortir de la seconde guerre mondiale.
Les collectivités locales doivent être accompagnées dans ce vaste chantier. De nombreuses aides existent, mais elles sont complexes et peu lisibles. À l’Assemblée nationale, le rapport parlementaire de la mission d’information sur l’adaptation de l’école aux enjeux climatiques souligne que « l’investissement annuel des collectivités dans le bâti scolaire s’élève à 8,3 milliards d’euros par an : 3,7 milliards d’euros pour les communes, 2,7 milliards d’euros pour les régions et 1,9 milliard d’euros pour les départements ». Par ailleurs, il explique que malgré des aides en hausse, notamment dans le cadre du plan France Relance, le reste à charge reste important pour les collectivités locales.
Les conséquences pour nos enfants seront importantes : comment apprendre et se concentrer dans ces conditions ?
Je défendrai donc lors du prochain projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025 des amendements pour accélérer le déploiement des investissements d’adaptation au réchauffement climatique, en particulier pour le secteur de l’école.
L’économiste Jean Pisani-Ferry et l’inspectrice générale des finances Selma Mahfouz ont chiffré le coût de l’adaptation aux objectifs environnementaux à de 250 à 300 milliards d’euros de dette en plus, soit des dizaines de milliards chaque année. Il faut désormais se donner les moyens de laisser un monde habitable à nos enfants.