La médecine scolaire… Mais encore ?

La médecine scolaire rencontre de grandes difficultés.

La situation ne s’améliore toujours pas. Ces dix dernières années, le nombre de médecins scolaires a baissé de 20 %.

Le nombre d’infirmiers scolaires est lui resté stable nationalement, autour de 7700 équivalents temps plein (ETP). Leur travail est rendu de plus en plus difficile en raison de la multiplication des glissements de tâches effectuées auparavant en collaboration avec des médecins scolaires. Ces nouvelles tâches se font au détriment de leur missions de prévention de suivi et d’accompagnement des élèves.

Il est alors très difficile de maintenir en poste les infirmiers scolaires dans le temps : ces derniers repartent à l’hôpital, l’écart étant trop grand entre l’image qu’ils se faisaient de la médecine scolaire et la réalité des conditions d’exercice du métier. Le recrutement de personnel contractuel dans les académies en souffrance, Versailles et Créteil en tête, se multiplie.

La santé scolaire s’effondre. Cette situation est encore plus vraie dans les territoires déjà touchés par les problématiques de désertification médicale, comme en Val d’Oise. 15 médecins scolaires y exercent, alors que 38 postes sont ouverts, soit un médecin pour plus de 20.000 élèves. Les chiffres de la Cour des Comptes établissaient par ailleurs en 2018 qu’un infirmier s’occupait en moyenne de 1303 élèves en France et de 1603 en Val d’Oise.

En Val d’Oise, plusieurs établissements sont en souffrance.

Au lycée Cassin de Gonesse, en novembre 2023, une infirmière à mi-temps avait la charge d’un bassin de 1700 élèves.

Au collège Stendhal de Fosses, une infirmière s’occupe seule d’un bassin de 2600 élèves, dont certains présentent des problématiques de santé aussi lourdes que diverses.

En juillet, j’ai ainsi alerté Monsieur Olivier Wambecke, IA-DASEN du Val d’Oise au sein de l’Académie de Versailles, sur la situation du collège Sthendal.

Les conséquences sont importantes pour les enfants à l’école. Huit enfants sur dix n’ont jamais vu de médecin scolaire. Par ailleurs, à leur entrée en 6ème, seulement 60 % des enfants ont pu bénéficier du bilan infirmier, obligatoire.

Les élèves ont pourtant des besoins de suivi grandissants. Depuis la pandémie de Covid, on a noté une dégradation de la santé psychique des plus jeunes. Les cas de harcèlement dans les établissements augmentent. En outre, l’ambition de rendre l’école inclusive, et ouverte à tous les élèves, suppose l’intervention et le suivi de personnels de santé scolaire. Les médecins scolaires aménagent les PAI (projet d’accueil individualisé), font partie des équipes de suivi de scolarisation des élèves en situation de handicap et participent à l’évaluation des PPS (projet personnalisé de scolarisation) ; ils participent également au diagnostic des troubles de l’apprentissage chez les enfants et sont associés à l’élaboration des PAP (plan d’accompagnement personnalisé) : leur rôle est donc indispensable.

Le Val d’Oise a besoin d’investissements concrets pour renforcer les effectifs en matière de médecins scolaires et d’infirmiers scolaires.

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