Nos médecins hospitaliers en galère

Depuis décembre 2023, j’alerte sur la situation des médecins « PADHUES » (Praticiens à diplôme hors union européenne) qui exercent en France et plus spécifiquement dans le Val d’Oise car la situation de ces médecins est insoutenable.

Ces médecins étrangers représentent, par exemple, près de 60% des médecins de l’hôpital de Gonesse et font vivre notre système de santé territorial. Ils exercent en psychiatrie, en pédiatrie, aux urgences…. Et sont pourtant considérés par le ministère de la santé comme « des saisonniers ».

Comme je l’ai indiqué dans un article publié sur ce site fin avril 2024, nous sommes face à une médecine « jetable » :

  • Les médecins PADHUE sont contractuels et ont un salaire proche du SMIC. Ils sont sous-payés au regard de leur investissement et leur travail quotidien ;
  • Les médecins PADHUE sont en situation irrégulière alors qu’ils travaillent depuis plusieurs années pour le système de soins français et craignent une expulsion du territoire ;
  • La seule perspective pour ces médecins PADHUE en fin de contrat, est de quitter leur poste pour éventuellement trouver un emploi dans un autre hôpital et tenter leur chance à la prochaine Epreuve de Vérification des Compétences (si elle a lieu) ;
  • Les médecins PADHUE sont formés par des chefs de services hospitaliers qui passent une importante partie de leur temps à former ces médecins, sachant que cette situation risque de se répéter continuellement si les médecins PADHUE ne sont pas confirmés à leur poste de travail.

Ces médecins PADHUE sont par ailleurs, ne l’oublions pas, des médecins que les hôpitaux publics eux-mêmes sont allés chercher dans leur pays.

Récemment, nous avons découvert qu’en Val d’Oise, les contrats proposés aux médecins PADHUE s’inscrivent sur une durée de 6 mois. Impossible donc de s’inscrire dans un cadre légal de régularisation de situation.

Selon certains syndicats, 2 000 à 3 000 médecins pourraient être licenciés de leur poste faute de renouvellement de leur contrat, car leur situation administrative n’est pas régularisée.

Certains services hospitaliers, comme à l’hôpital de Gonesse, sont composés quasi-exclusivement de médecins PADHUE : exemple en psychiatrie 4/5 médecins PADHUE pour 1 chef de service.

Autant dire que le service public ne tient que grâce à leur présence.

Cette situation est scandaleuse et inhumaine pour un pays qui se revendique être celui des droits de l’Homme.

Le mardi 7 mai, les médecins de l’hôpital de Gonesse ont manifesté leur mécontentement sur le parvis de l’hôpital. La situation est grave.

Pour se faire entendre, une délégation de médecins s’est rendue au siège du Ministère de la Santé le Mardi 14 mai et j’étais à leurs côtés.

Le Ministère s’est engagé à revoir le système des Epreuves de Vérification des Compétences pour ces médecins qui exercent déjà dans nos hôpitaux et font vivre notre système de soins. Il s’est engagé aussi à ce qu’aucun médecin de nos hôpitaux ne se retrouve en situation irrégulière sur le territoire français !  

Je serai particulièrement attentif à ce que ces engagements soient tenus.

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