Le Fret ferroviaire, atout pour le climat et pour l’emploi !

Le fret ferroviaire, à savoir le transport de marchandises par train, dispose de nombreux atouts. Le train est en effet moins polluant et moins dangereux que le transport routier. Il pourrait également permettre de concilier les objectifs de réindustrialisation et de protection du climat dans notre pays.

Toutefois, Fret SNCF est en grand danger aujourd’hui. Cette entreprise publique a été affaiblie par plusieurs plans de restructuration successifs. La part modale du transport ferroviaire sur l’ensemble des marchandises transportées en France est ainsi passée de 14,6 % en 2009 à 10,7 % en 2021. Fret SNCF assurait 50 % de ce total, tout en ayant perdu plus de 10.000 emplois sur la même période.

Fret SNCF est désormais menacée par un plan de discontinuité, relatif au soutien financier de l’État dont l’entreprise aurait bénéficié. Les conséquences seront catastrophiques : Fret SNCF va devoir abandonner pour 10 ans 23 lignes de train « dédiés », au moment même où le transport combiné est en net développement, pour se concentrer sur le wagon isolé, plus difficile à opérer. Fret SNCF devra également se séparer de 62 locomotives, sur un parc de près de 730 machines, d’actifs immobiliers et opérer le transfert de 10 % des effectifs vers la SNCF pour le transport de voyageurs.

D’autres solutions étaient pourtant envisageables. En choisissant d’appliquer à la lettre le plan de discontinuité, le gouvernement risque de réduire à peau de chagrin la part du ferroviaire en France, un choix à rebours de l’urgence écologique. L’ambition de doubler la part de fret d’ici 2030 est incompatible avec ce plan de discontinuité.

Avec le comité de vigilance ferroviaire, qui regroupe plusieurs organisations syndicales, partis politiques et associations, nous exigeons au contraire la mise en place d’un moratoire. Lors d’une conférence de presse commune le 29 avril, nous avons collectivement exprimé la crainte d’une disparition pure et simple de Fret SNCF.

Enfin, à quelques semaines des Européennes, il y a urgence de faire de cette question un enjeu majeur de l’élection. Le Green Deal ou Pacte vert a pour objectif de réduire les émissions nettes d’au moins 55 % en Europe d’ici 2030, pour nous permettre ensuite de devenir le premier continent neutre pour le climat d’ici 2050.

Pourtant, à rebours de ces annonces, L’Europe multiplie les décisions controversées : plan de discontinuité donc, mais aussi choix de la route avec l’adoption d’une nouvelle directive européenne qui prévoit d’autoriser la circulation de méga-camions, pouvant mesurer jusqu’à 25 mètres de long et peser jusqu’à 60 tonnes. Ces méga-camions réduiront certes de 20 % les émissions de CO2 par tonne de marchandises transportée, mais ils resteront plus de 9 fois plus polluant que le fret ferroviaire. Un train peut transporter en moyenne l’équivalent de 50 camions. On risque d’observer un report modal inversé du rail à la route partout en Europe.

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